PETITE HISTOIRE DU VIGNOBLE DE BORDEAUX
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Les origines et l'histoire du vignoble de Bordeaux. La naissance du vignoble, la période gallo-romaine, le Moyen-Âge, Aliénor d'Aquitaine, le privilège de 1241, le 18ème siècle,...
Au premier siècle avant JC., c’est la conquête de la Gaule (58 – 52 avant JC.) par Jules-César.
Le développement des vignobles suit l’invasion romaine, axe des vallées du Rhône et de la Saône, axe de Narbonne à Bordeaux et La Rochelle.
Il y avait peu de vin produit en Gaule. La boisson traditionnelle des Gaulois était la cervoise, bière d’orge ou de blé.
Les historiens
nous apprennent que les Gaulois aiment le vin et sont des
grands buveurs. Ils boivent même le vin pur alors que les
Romains ajoutent de l’eau.
La Gaule devient un marché
important pour les vins d’Italie et les marchands
repartent avec des esclaves en échange.
Puis le vignoble gaulois se développe et les Gaulois boivent du vin local.
A la fin du 1er siècle après JC, un peu plus d’un siècle après la conquête de la Gaule par Jules César, il y a un vignoble autour de Bordeaux, qui correspond aux environs immédiats de la ville de Burdigala, vignoble qui correspond aujourd’hui à l’appellation Graves.
Ce vignoble est lié à la présence du port qui permet l’exportation du vin.
La conquête de l’Angleterre par les Romains développe l’exportation du vin à partir de Bordeaux.
En 91 après JC., sous l’Empereur Domitien, les Romains interdisent la culture de la vigne en Gaule. Les terres sont meilleures pour le blé.
En 296, l’empereur PROBIUS prend un arrêté qui permet de faire à nouveau du vin.
Le poète Ausone (4ème siècle) témoigne qu’à son époque, il y a un vignoble dans sa ville de Bordeaux.
Les invasions et les troubles du Haut Moyen-Âge anéantissent le vignoble. La culture de la vigne et le savoir-faire sont conservés dans les monastères et à proximité des cités épiscopales, c’est le cas de Bordeaux.
"Tout", est-on
tenté de répondre.
En 1152 à Bordeaux, Aliénor
d'Aquitaine, divorcée du roi de France Louis VII, épouse
le futur roi d'Angleterre Henri Plantagenêt, qui devient
roi d'Angleterre en 1154.
L'Aquitaine devient province
anglaise.
A partir de cette date majeure pour le
Bordelais, 1152, le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec
Henri Plantagenêt met l’Aquitaine dans le royaume
anglo-angevin.
Pour le vin de
Bordeaux, c’est une conséquence merveilleuse, le vin de
Bordeaux, qui avait commencé déjà à se vendre en
Angleterre, y trouve un débouché bien plus facile et
l’Angleterre devient le marché principal.
Le vin de
Bordeaux, dès cette époque là, a pris très fortement le
chemin de l’Atlantique, de la Manche et de l’Europe du
nord et pas du tout le chemin de Paris, et tout çà pour
des raisons politiques, sentimentales et économiques.
Le vignoble bordelais, dès le Moyen-Âge, dès le 12ème siècle, est un vignoble qui est complètement tourné vers l’exportation.
Les Anglais,
très importateurs de vin, très amateurs, développent le
vignoble.
Pendant trois siècles, tout paysan peut cultiver
la vigne en Aquitaine.
L'essor est considérable jusqu'en
1453, bataille de Castillon, fin de la guerre de 100 ans.
L'Aquitaine revient à la France.
On nous dit qu’à cette époque, un million d'hectolitres de vins partaient de Bordeaux pour l'Angleterre et les pays de la mer du Nord, soit 85 % de la production du bordelais.
Les anglais donne le nom de "claret" au vin de Bordeaux (on a aujourd'hui une appellation Bordeaux Clairet).
C’est une histoire pleine d’enseignements que nous rapportent les historiens.
Au Moyen-âge, il n’y a pas de différence, qualitative, quantitative, commerciale entre les vins de Bordeaux (région aujourd’hui des Graves) et les vins de l’intérieur du sud-ouest. Simplement, les vins de l’intérieur devaient supporter un voyage plus long, mais arrivés à Bordeaux, ils étaient tous à égalité.
On ne peut pas dire alors, que le vin de Bordeaux est meilleur que le vin de Bergerac ou le vin de Cahors.
Ces vins descendent, en tonneaux sur les gabares, bateaux à fond plat, les rivières vers la Garonne ou la Dordogne, embarquent à Bordeaux à destination de la Grande Bretagne, puis plus tard vers les Flandres, l’Allemagne, la Scandinavie.
L’unique cause de la supériorité actuelle des grands vins du bordelais, tient à un privilège commercial, c’est à dire à une loi que les Bordelais ont obtenue, d’abord des rois d’Angleterre, leurs seigneurs, ensuite des rois de France.
Ce privilège a été pour la première fois décidé en 1241 par Henri III Plantagenet, alors que Jean-Sans-Terre quelques années avant, en 1214, avait été pratiquement contraint par les Bordelais, qui lui avait forcé la main, d’accorder une dispense de taxe à l’exportation, qu’on appelait la coutume.
Mais Jean-Sans-Terre, qui avait déjà accordé quelque chose en 1205, ne favorise personne. Il dit que tous les vins de Gascogne doivent pouvoir être exportés, donc dans son esprit, il ne privilégie pas les vins de Bordeaux.
A cette époque en Aquitaine, la Gascogne est soumise à forte concurrence entre le roi d’Angleterre et le roi de France.
C’est la période où l’on construit les fameuses bastides, ces petites villes qui ont été créées par les rois pour tenir le territoire.
Jean-Sans-Terre et les rois d’Angleterre n’avaient pas intérêt à défavoriser les villes de l’intérieur car cela risquait de les précipiter dans les bras du roi de France.
La date de 1241 est une date essentielle pour le vin de Bordeaux, c’est la date du privilège accordé par les rois d’Angleterre, confirmé par les rois de France, jusqu’à la veille de la Révolution, en 1773.
Cela fera plus de 500 ans de privilège ! Cela peut faire une différence dans la qualité des vins.
Le privilège consiste à dire que les vins du haut ne pourront être vendus sur la place de Bordeaux, qu’à partir du 25 décembre de chaque année. Cela sous entend qu’ils ne pourront être exportés, donc qu’ils n’auront pas accès au marché anglais.
En effet, au 25 décembre, tout le marché anglais est couvert, satisfait par la production bordelaise, par la sénéchaussée de Bordeaux.
Ce n’est que les années où il y a encore de la place sur le marché, que les vins de l’intérieur ont la possibilité d’être vendus sur la place de Bordeaux et par conséquent d’être exportés.
Quand les Bordelais n’ont pas assez de vin, ils en achètent à l’intérieur, le mélange avec le leur et l’exporte. L’année où ils ont une grosse récolte, ils n’achètent rien à l’intérieur et avant le 25 décembre, il n’y a pas de possibilité d'exportation pour les vins de l’intérieur.
C’est aujourd’hui le célèbre ‘’Quai des Chartrons’’ sur la rive gauche de la Garonne.
C’est un quartier dont le nom vient du couvent des Chartreux. Sa célébrité est liée à l’arrivée à Bordeaux de marchands d'origine étrangère.
Fin 17ème, début 18ème siècles, des marchands de vin de Londres, Liverpool, Bristol et ensuite d’Amsterdam, d’Allemagne, du Danemark, viennent s’implanter à Bordeaux.
Ils ne peuvent pas s’installer au cœur de la ville où il n’y a pas de place. Ils s’installent à la sortie, le long de la Garonne, le long du quai.
Ces gens
qui ont des noms anglo-saxons, sont des Protestants.
Ils développent le commerce vers la mer du Nord.
Le 17èmeèsiècle est le siècle du renouveau
de la viticulture française et bordelaise.
C’est aux 17ème et 18ème siècles que se constituent les grands domaines. La croissance de Bordeaux est considérable dans la seconde moitié du 18ème siècle.